Intervention de Arnaud Robinet

Séance en hémicycle du 25 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 — Après l'article 24, amendement 479

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Robinet :

Madame Lemorton, je respecte vos positions et nous connaissons tous ici le combat que vous avez mené lors du scandale du Mediator, mais j'ai du mal à comprendre votre argument. Nous allons élargir l'assiette de la taxation sur la promotion, dites-vous : quand un laboratoire fait de la publicité en mettant son nom, il incite le patient, le citoyen, à consommer le médicament de cette industrie pharmaceutique. Mais nous avons des professionnels de santé, des médecins, des pharmaciens : c'est à eux, que je sache, de délivrer le médicament, ce sont eux qui ont la responsabilité de prescrire telle ou telle molécule, un princeps ou un générique. L'argument que vous employez ne me satisfait donc pas.

Quant à votre sous-amendement, monsieur Paul, c'est le coup de grâce. Avez-vous vraiment conscience de l'état de l'industrie pharmaceutique en France ? Une décroissance d'au moins 2 %, des laboratoires de recherche qui ferment : dans ma ville de Reims, un laboratoire a fermé son centre de recherche. Dans le sud de la France, Sanofi licencie et ferme. Dans les douze dernières années, aucune molécule n'est sortie de France. Nous allons bientôt examiner un article sur la visite médicale, qui s'en prend encore une fois à l'industrie pharmaceutique. Elle vient d'échapper de peu à la compensation sur la suppression de la taxe sur les mutuelles étudiantes.

Il y a un moment où faut savoir ce qu'on veut. Veut-on une industrie pharmaceutique forte, une recherche performante ? Sinon, dites-le à l'ensemble de l'industrie pharmaceutique : « Nous n'avons plus besoin de vous en France, allez à l'étranger, délocalisez ! » Au moins, le discours sera clair et précis.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion