À cet instant j'ai conscience de prendre beaucoup de risques en défendant l'industrie pharmaceutique. J'entends déjà ce que Mme la présidente de la commission et peut-être Mme le ministre vont dire : que nous défendons un lobby.
Non, nous défendons simplement un des derniers fleurons de l'industrie française, qui connaît une période extrêmement inquiétante pour l'avenir. L'industrie pharmaceutique française, c'est 120 000 emplois, c'est le quatrième poste exportateur – encore un poste exportateur. Or, comme vient de le dire excellemment Arnaud Robinet, cette industrie est en crise, son secteur de recherche est beaucoup moins productif qu'il l'a été ; au bout du compte, sous les coups, qui d'ailleurs ont commencé sous la droite et que vous continuez méthodiquement à lui asséner, elle finira par partir. Nous vivons dans un monde ouvert, où les jeunes chercheurs, les investisseurs, sont dissuadés par votre politique de venir en France et de perpétuer ce qui est une vieille tradition : l'imagination, l'innovation, la recherche, les avancées thérapeutiques au pays de Pasteur.
En fait, cet amendement revient à instituer une sorte de censure. Les entreprises françaises ont-elles, oui ou non, le droit de communiquer ? Ont-elles seulement le droit d'expliquer, aux Françaises et aux Français, aux jeunes, qu'on fait de belles choses dans ces entreprises, qu'il y a des laboratoires, des salles blanches, que l'on va vers l'avant, que nous avons devant nous des perspectives fabuleuses avec les nouvelles technologies, la génomique, les anticorps monoclonaux ? Tenez-vous vraiment à éreinter tout cela ?
Il y a tout lieu de s'inquiéter de cette obsession qu'ont tous les gouvernements, et particulièrement le vôtre de s'en prendre à un secteur dont chacun sait qu'il est porteur des innovations et des avancées qui peuvent donner le plus d'emplois, plus de création de richesse, donc le plus de cotisations sociales.
Et là-dessus vient le sous-amendement de M. Paul : il y a une vache à lait, l'industrie pharmaceutique, et comme la démocratie sanitaire doit être financée, ce ne peut être que par l'industrie pharmaceutique.