Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 8 janvier 2014 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Dans votre communication vous indiquez que l'Union européenne a enregistré 332 000 demandeurs d'asile en 2012. D'où viennent ces demandeurs d'asile ?

De plus, que sait-on de ceux pénètrent dans l'Union européenne illégalement ? Par exemple, en France, des Tunisiens en situation irrégulière demandent l'asile : si on accorde l'asile à des ressortissants de tels pays, est-ce que cela ne veut pas dire qu'il faudra absorber toute la population d'un pays ? Par exemple, des Afghans viennent encore en Europe : ils veulent aller à Calais. Faut-il accorder le droit d'asile alors que nous sommes théoriquement allés en Afghanistan pour pacifier ce pays ? Est-ce que vous considérez qu'il faut instruire des demandes d'asile qui viennent de la Turquie ? Est-ce que vous pensez que l'on a les moyens de reconduire à la frontière les déboutés du droit d'asile ? Je pense qu'il serait également intéressant que notre commission s'intéresse au sujet des centres d'accueil de demandeurs d'asile.

La Présidente Danielle Auroi. Sur les Syriens, on sait que beaucoup de pays - dont la France - les accueillent au compte-goutte. Pouvez-vous approfondir cette question ? Lorsque j'étais députée européenne, j'ai vécu les noyés au large de la Sicile, puis de Malte – où j'ai beaucoup travaillé sur les centres d'accueil, puis les frontières terrestres du Maroc et les camps dans le désert, puis les Canaries. Sur le Sud de l'Europe, on voit donc bien qu'il y a toujours une volonté d'aller travailler en Europe, qui reste très attractive, notamment la Grande-Bretagne. Pourtant, la solidarité nécessaire des pays de l'Union européenne reste très limitée, malgré les efforts faits avec la mise en place de Frontex et d'Eurosur.

La position de la Grèce est très compréhensible, mais la façon dont sont traité les migrants en Grèce est inadmissible : j'ai des exemples de jeunes femmes que l'on a arrêté dans la rue à qui on a fait passer sans leur accord des tests VIH et que l'on a renvoyé en Turquie sans autre forme de procès, alors que certaines d'entre elles étaient mineures. Il est nécessaire de lutter bien plus contre le trafic d'êtres humains, qui est sous-jacent à ces questions, dont profitent certains Etats et certaines entreprises dans certains Etats. Il serait donc intéressant de se demander dans de futurs rapports quelles perspectives s'ouvrent pour la solidarité interne à l'Europe sur ces sujets ? D'autre part, quels rapports doit-on avoir avec les pays d'origine ? Cela me scandalise lorsque j'entends certains affirmer que si l'on secoure ces migrants entre les deux rives, cela risque d'inciter à plus de migrations illégales.

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