Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 14 janvier 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Assassinat de maurice audin

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur le député, l’affaire Audin pose une question grave et difficile. Elle met en jeu la douleur d’une famille qui a connu la double peine de la disparition et de l’incertitude. Elle rappelle à la France combien son histoire en Algérie a pu être, à certains égards, douloureuse pour nos deux pays. Elle place enfin l’État face aux responsabilités mémorielles qu’il a héritées de cette guerre qui alors ne disait pas son nom.

Comme l’a dit le Président de la République à l’occasion de sa visite d’État en Algérie, nous avons le respect de la mémoire, de toutes les mémoires. Mais nous avons aussi un devoir de vérité. Établir la vérité est une obligation.

Vous l’avez dit, un livre vient de sortir il y a très peu de temps. Nous sommes en train d’en prendre connaissance, mais je prends l’engagement devant vous que le Gouvernement fait et fera tout ce qui est en son pouvoir pour contribuer à l’établissement de la vérité.

D’ores et déjà, à la demande du Président de la République, j’ai remis personnellement à Mme Audin l’intégralité des archives de la défense relatives à la disparition de son mari. À cette fin, j’ai eu recours dans cette affaire à une procédure inédite en prenant un arrêté de dérogation générale. Par ailleurs, conscient des limites de ces archives, j’ai veillé à ce que Mme Audin dispose de tous les documents en notre possession, qu’ils aillent ou non dans le sens de la version officielle défendue à l’époque.

Monsieur le député, ce travail continue, je souhaite qu’il aboutisse bientôt, et ce sera l’honneur de ce Gouvernement que d’avoir contribué à l’établissement de la vérité près de soixante ans après les faits.

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