Pour nous, le problème n'est ni scientifique ni technique. Simplement, l'Andra a annoncé à la population que Cigéo était destiné à recevoir des déchets HAVL et MAVL. Par conséquent, la demande d'autorisation de création du site Cigéo dira explicitement que les déchets FAVL en sont exclus. De mon point de vue, moyennant toutes les adaptations technologiques nécessaires, il n'y a évidemment aucune difficulté technique ou scientifique qui empêcherait que certains déchets FAVL puissent y être stockés. Cela étant, les volumes concernés étant considérables, il n'est pas sûr que les opérateurs soient prêts à investir les sommes importantes requises par une telle solution.
Il serait sage que l'Andra et les producteurs procèdent à une réflexion approfondie pour définir une stratégie qui tienne compte des diverses variétés de déchets FAVL. Ainsi, pour les déchets radifères contenant du radium d'une période de mille six cents ans – soit seize mille ans pour dix périodes – au plan géologique, un site sous couverture remaniée bien choisi permettrait de recevoir de tels déchets. En revanche, pour ce qui est des déchets à durée de vie plus longue, de plusieurs dizaines de milliers d'années, pour parvenir à un degré de radioactivité ne posant plus de problème, il faudrait construire un ouvrage résistant. À Bure, on est sûr que Cigéo résistera durant cinq cent mille ans. L'Andra et les producteurs semblent s'orienter vers une possibilité intermédiaire. Lorsque je vois l'énorme quantité de déchets stockés à Malvési, je ne pense pas que leur transport soit envisagé pour les stocker à grande profondeur. Dans ce contexte, c'est à une analyse par types de déchets qu'il faut procéder. Peut-être, sous réserve d'une modification de la DAC et d'un accord du public, pourrait-on envisager d'en stocker certains. Mais il s'agirait là d'une solution chère, bien que certainement sûre.