Chacun est conscient des limites du PIB, tant dans ses hypothèses que dans la manière dont il est construit. Cet indicateur central qui irrigue l'ensemble de nos réflexions impose une vision beaucoup trop quantitative de l'activité économique. Nous partageons l'analyse critique que vous en faites, en particulier au regard du paradoxe qui veut que, dans le cas d'un accident grave, on compte comme production de richesses l'activité déployée pour en réparer les conséquences, mais pas le capital détruit.
Deux questions nous préoccupent pourtant, que le débat devrait pouvoir éclairer. D'abord, malgré la pertinence des critiques émises tant par les économistes que par les sociologues, le PIB reste un indicateur partagé au niveau mondial. Beaucoup d'engagements internationaux – notamment européens – de notre pays, comme ceux issus du traité de Maastricht, sont fondés sur la reconnaissance de cette variable. Aussi la France ne peut-elle se permettre d'être le seul pays d'Europe à modifier aussi sensiblement la manière de calculer sa richesse.
De plus, certains indicateurs que vous proposez reposent sur des éléments sinon subjectifs, du moins qualitatifs, ce qui semble difficilement compatible avec la précision nécessaire en matière de calcul économique et de prévision, en particulier dans le cadre d'une loi organique qui touche à l'organisation de notre budget.
Étant donné ces réserves, le groupe UMP déterminera sa position en fonction du déroulement du débat. Pour emporter notre adhésion, le texte devrait néanmoins évoluer très nettement.