L'exposé des motifs de la proposition de résolution présentée au Sénat par les écologistes était politiquement très orienté – il me semble que, dans une moindre mesure, c'était également le cas du texte examiné par l'Assemblée. Pour ma part, j'ai apprécié qu'à mesure qu'il avançait dans son travail, le rapporteur de notre commission d'enquête ait fait preuve d'une réelle ouverture d'esprit sur tous les sujets. Je n'insinue pas qu'il a cessé d'être écologiste pour devenir partisan du nucléaire, mais cela a permis d'aboutir à un rapport assez complet, me semble-t-il, et dépourvu de certaines « connotations ».
Lors de nos auditions et de nos déplacements sur le terrain, nous avons beaucoup travaillé sur certains des sujets qui vous intéressent, qu'il s'agisse des dépenses de recherche, du démantèlement des centrales et de la gestion des déchets, ou encore des investissements de maintenance, qu'ils soient destinés à assurer le bon fonctionnement des centrales, à les rendre plus sûres compte tenu des enseignements tirés de l'accident de Fukushima ou à permettre de porter leur durée de vie à quarante ou cinquante ans, voire à soixante, comme l'a autorisé l'autorité de sûreté des États-Unis pour les trois quarts des centrales de ce pays. Même si, comme la Cour des comptes, nous considérons qu'il nous manque des éléments pour nous faire une idée précise du coût des opérations de démantèlement et du coût de la gestion des déchets, j'estime que nous sommes allés assez loin sur l'ensemble de ces sujets.
Nous avons également abordé des questions qui concernent moins directement votre commission d'enquête : par exemple la contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui influe sur le prix de l'électricité payé par tous les Français et qui garantit, en plus de la péréquation tarifaire en Corse et dans les départements d'outre-mer, le développement des énergies renouvelables – la Cour des comptes nous a remis sur le sujet un rapport très intéressant –, ou encore le problème de la gestion des pointes de consommation, problème spécifiquement français puisque lié à l'importance prise par le chauffage électrique dans notre pays.
Je conclurai en profitant de l'occasion qui m'est donnée de rendre hommage à M. Desessard. Même si son approche de départ était assez orientée sur un problème aussi complexe que la prise en charge des risques d'accidents nucléaires, par exemple, son esprit critique l'a finalement emporté.