Notre travail sur la durée de vie des centrales nous a amenés à soulever plusieurs problèmes. En particulier, parce que les unités en service ont été fabriquées sur le même modèle et dans une période relativement restreinte, il est à craindre que la défaillance de l'une d'entre elles ne s'étende bientôt à toutes les autres. En prolongeant leur durée de vie, nous augmentons donc les risques de rencontrer des problèmes de production. D'autre part, nous avons eu des difficultés à évaluer les coûts de cette prolongation, étant entendu qu'il faudra rénover l'ensemble des installations, coeur du réacteur excepté.
Nous n'avons pas étudié la question du MOX et du retraitement, hormis les éléments que nous avons intégrés dans le tableau que j'évoquais tout à l'heure : à côté du coût du démantèlement tel qu'estimé par EDF – l'un des plus bas d'Europe –, nous avons fait figurer, dans l'autre colonne, un coût qui serait le plus élevé du continent. J'admets que l'analyse pèche par insuffisance, mais de très nombreuses incertitudes demeurent en tout état de cause, comme j'en ai eu la confirmation lors de ma visite à Bure, ne serait-ce que sur la faisabilité d'un enfouissement définitif des déchets qui soit réversible durant une centaine d'années. Quant au coût de telles opérations, je vous souhaite bien du courage pour parvenir à l'estimer !
La gestion des périodes de pointe pose également des questions ardues, compte tenu de l'irrégularité de la consommation au cours de la journée ou d'une saison à l'autre. Ni la production d'énergies renouvelables ni celle de l'énergie nucléaire ne correspondent aux « pointes » et aux « creux » de consommation ; cela n'est pas sans avoir un impact sur les coûts.