Intervention de Axelle Lemaire

Réunion du 18 décembre 2013 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxelle Lemaire :

La rédaction de cet amendement est calquée sur celle de l'article L. 1225-29 du code du travail, qui interdit aux femmes d'aller travailler pendant une période de huit semaines au total avant et après leur accouchement, et interdit de les employer dans les six semaines qui suivent leur accouchement. Une étude montre que les hommes sont de plus en plus nombreux à prendre leur congé de paternité : 69 % des pères de bébés âgés de zéro à vingt-quatre mois l'ont pris en 2007, contre 61 % en 2003. Mais seuls 38 % de ces pères le posent dès la naissance de leur enfant, les autres renonçant à le faire principalement en raison d'une surcharge de travail ou, de plus en plus souvent, pour éviter une perte de revenu. Nous proposons donc d'interdire aux pères d'aller travailler durant les trois jours qui suivent la naissance de leur enfant. Il s'agit en réalité d'interdire aux employeurs de les faire venir sur leur lieu de travail.

Peut-être jugera-t-on cette interdiction trop rigide, d'autant que l'hospitalisation qui suit immédiatement l'accouchement peut limiter les contacts entre le père et l'enfant. Il convient en tout cas de s'interroger sur l'opportunité d'un parallélisme entre les mères et les pères. Aujourd'hui, alors qu'il est interdit aux unes de travailler pendant une longue période, les autres peuvent librement renoncer à leur congé de paternité.

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