Intervention de Arnold Migus

Réunion du 16 janvier 2014 à 10h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Arnold Migus, conseiller maître :

En matière de photovoltaïque, on ne peut raisonner de manière universelle, hors du temps ou de la géographie. Nous avons donc examiné la situation pour les vingt-cinq prochaines années, durée de vie communément admise pour les panneaux photovoltaïques. Selon les chiffres de l'ADEME, avec des panneaux de silicium fabriqués en Chine, les économies en CO2 réalisées en France grâce au photovoltaïque sont quasiment nulles, dans la mesure où notre énergie électrique est peu carbonée, ce qui ne devrait pas changer dans les vingt ans à venir. En Allemagne au contraire, le photovoltaïque est intéressant dans la mesure où l'énergie est très carbonée. De même, en Arabie saoudite, où l'éclairement est continu et où la production est en phase avec la consommation d'air conditionné, le recours au photovoltaïque a un sens. En France, sauf peut-être dans le sud, la production et les pics de consommation ne sont pas corrélés, ce qui est plutôt négatif pour le climat.

Le photovoltaïque n'est donc pas une solution universelle. Cela dépend du climat et des mix énergétiques à un instant donné. C'est pourquoi il importe d'intensifier les efforts de recherche et la mise en place de démonstrateurs préindustriels, pour faire évoluer les technologies. En effet, ce n'est pas parce que les rendements du photovoltaïque sont de 30 % en laboratoire qu'il en est de même à grande échelle et que ce type d'énergie reste économiquement compétitif.

Dans le rapport sur les biocarburants publié en janvier 2012, nous avions à peine abordé le problème des carburants de deuxième et troisième générations, qui ne sont pas issus de produits alimentaires. La Cour avait en revanche signalé que, compte tenu du changement d'affectation des sols, une culture pouvant se substituer par exemple à une forêt, on pouvait douter de l'efficacité environnementale des biocarburants de première génération.

Pour les carburants de deuxième et troisième générations, si tous les espoirs sont permis à petite échelle, par exemple pour la production d'éthanol à partir de bactéries ou d'algues – ce qui exige des lacs, des étangs ou un milieu marin –, il n'est pas encore prouvé que ces carburants peuvent, à grande échelle, se substituer à ceux de première génération.

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