Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 16 janvier 2014 à 10h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Il faut d'abord prendre la décision d'intervenir – sachant qu'aucun État membre, hormis la France et le Royaume-Uni, n'a une capacité militaire suffisante. Et si l'on veut agir rapidement, il faut que, dans le cadre de la PSDC, une force de réaction rapide – un battlegroup – soit mobilisée par le pays d'astreinte ; cela n'a pas été le cas avec la Grande-Bretagne. Enfin, à vingt-huit, le processus de décision est très long : lorsqu'il aboutit, c'est en général trop tard. Ainsi, j'ai évoqué pour la première fois la question du Mali avec mes collègues européens en septembre 2012, au cours d'une réunion à Chypre. Nous étions tous d'accord sur la nécessité d'intervenir : il n'y a pas eu le moindre débat. Pourtant, le premier soldat n'est arrivé qu'en avril ; entre-temps, il y avait eu une guerre !

Qui doit pouvoir décider d'une intervention européenne rapide ? Voilà une question fondamentale, qui est éminemment politique. Mais elle concerne aussi la sécurité de l'Europe : l'enjeu de notre intervention au Sahel est non seulement de garantir la pérennité des États concernés, mais aussi de préserver la sécurité de notre continent. Si par exemple on laissait faire en Centrafrique, il y aurait un vide sécuritaire qui serait inévitablement rempli par les forces terroristes et les trafiquants en tous genres. C'est d'ailleurs ce qui commençait à se produire.

Je vous ferai parvenir une fiche détaillée sur la structure des surcoûts OPEX, à moins que ce point ne fasse l'objet d'une nouvelle audition. En gros, ces surcoûts correspondent aux dépenses venant en sus de celles qui auraient été de toute façon engagées – rémunération des personnels, frais d'entraînement, etc. L'entretien programmé du matériel est normalement pris en compte – il l'a bien été en ce qui concerne l'opération Serval –, mais dans une mesure qui fait débat.

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