Les dispositions relatives à la transparence financière des comités d'entreprise sont la transcription pure et simple de la position commune adoptée il y a deux ans par les organisations patronales et syndicales ainsi que l'État – chose suffisamment rare pour être soulignée. Nous ne pouvons que nous en satisfaire.
S'agissant du financement du syndicalisme, nous sommes dans l'incapacité de porter une appréciation sur un texte qui nécessite cinq décrets d'application. Nous demandons d'ailleurs à être associés à leur rédaction, comme ce fut le cas pour la loi de 2008.
Nous déplorons que le dispositif ne repose pas uniquement sur la représentativité syndicale déterminée en 2008. Pis, il contourne la loi en faisant bénéficier toutes les organisations d'un financement public, forfaitaire de surcroît. Nous ne contestons pas le fait que toutes les organisations syndicales soient financées. Nous craignons néanmoins que le dispositif envisagé donne une prime aux petites organisations. Moins vous aurez d'adhérents, plus vous aurez de subventions. La CGT est financée à hauteur de 74,2 % par les cotisations de ses adhérents. Les grosses organisations vont devoir continuer à se défendre contre la fausse accusation selon laquelle elles sont principalement financées par des fonds publics.
Nous souhaitons que la mise à disposition soit le premier mode de financement public des organisations syndicales. Nous n'avons pas reçu de réponse sur ce point.
Enfin, les mesures relatives au fonds paritaire de financement répondent à une revendication de longue date. Elles permettront une plus grande transparence des organisations syndicales de salariés mais aussi d'employeurs.