Prenons l'exemple des formations sanitaires et sociales. Nous manquons d'infirmières. Toute région, quelle qu'elle soit, ne peut qu'être « partante » pour la mise en place de telles formations. Sauf que si la personne qui en demande une travaille en hôpital, dans une crèche ou pour tout autre employeur, la région n'interviendra pas : elle n'intervient qu'en faveur des demandeurs d'emplois. La formation des salariés dépend d'une cotisation patronale versée à un OPCA. Celui-ci aura sa propre politique en la matière et il la traduira par un certain nombre de places de formation d'infirmières.
En outre, si l'employeur de cette personne est un établissement très particulier, qui s'occupe, par exemple, du handicap, il sera moins prioritaire que ceux du secteur hospitalier – dont les cotisations « tombent ». L'OPCA mettra cette formation d'infirmière en quatrième ou cinquième position, et la personne qui en aura fait la demande pourra attendre très longtemps.
Autre problème : l'entrée dans ces formations dépend de concours dont le bénéfice n'est conservé que pendant deux ans. Du fait des délais, des personnes qui ont pourtant réussi le concours n'arrivent pas à entrer. Certaines peuvent même se mettre en danger, allant jusqu'à démissionner de leur situation professionnelle. Cette formation étant très onéreuse, et donc inabordable, elles attendent, attendent, et rencontrent de vraies difficultés.
Voilà pourquoi le compte personnel constituerait, selon nous, un levier important. À partir du moment où les personnes concernées disposeront de 150 heures, on peut imaginer que les OPCA, et nous-mêmes, pourrons assurer la poursuite de leur parcours de formation.