Intervention de Yves Barou

Réunion du 14 janvier 2014 à 16h45
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Yves Barou, président de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, AFPA :

Ce sont les abondements et la vraie portabilité. Mais, j'y insiste, il faudra être très vigilant sur le mécanisme des abondements.

Dans le cadre du projet de loi, il serait choquant qu'une personne à temps partiel ne bénéficie pas des vingt heures de formation par an, alors qu'elle en a réellement besoin ! Il s'agirait d'une grave discrimination, sachant que les reconversions sont fréquentes chez les femmes.

En cohérence avec le compte personnel de formation, l'AFPA envisage une modularisation de ses offres en proposant des stages de six à sept semaines. Néanmoins, quatre modules seront nécessaires pour une qualification complète. Pour les personnes ayant acquis des compétences et qui ont besoin d'un seul module, cela conviendra. Pour les personnes qui auront besoin des quatre modules, il faudra chercher les financements. À cet égard, les choses ne sont pas claires dans la loi sur le niveau d'abondement de Pôle Emploi, des OPCA et des régions.

En définitive, le système prévu me semble très intelligent. Cependant, j'attire votre attention sur l'écart au regard des chiffres.

Autre aspect très important que je tiens à souligner : l'AFPA s'est toujours battue pour la mixité des publics. C'est une bataille permanente car le système pousse encore à orienter les filles vers le tertiaire et les garçons vers l'industrie. Les stéréotypes ont la vie dure, y compris dans les familles. Pour autant, certains parcours sont magnifiques. J'ajoute que l'argument de la pénibilité du métier ne tient plus aujourd'hui.

Pour l'AFPA, le collectif de formation est un élément central dans le service rendu aux stagiaires. L'apprentissage en collectivité se fait d'autant mieux que celle-ci est variée, avec des âges différents, des parcours différents, des demandeurs d'emploi aussi bien que des salariés, des femmes comme des hommes. D'un point de vue pédagogique, les groupes trop homogènes sont beaucoup moins efficaces.

Le système de formation actuel fait que les femmes doivent faire preuve d'une énergie et d'un engagement qui ne sont pas demandés aux hommes, ce qui est anormal. Certes, la loi ne peut pas régler tous les problèmes. Néanmoins, je pense qu'il arrive un moment où des mesures symboliques sont nécessaires.

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