Intervention de Isabelle Le Callennec

Réunion du 15 janvier 2014 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

Entre la CFTC qui parle de réforme sociétale de grande ampleur, la CGT-FO pour qui ce n'est ni le grand soir ni une révolution copernicienne, et la CFE-CGC et la CFDT qui décrivent une réforme structurelle, j'entends que chacun a son opinion. Je n'insiste pas sur la représentativité et le financement du paritarisme sur lesquels j'ai bien compris qu'il y avait encore beaucoup à faire. Puissent les débats nous permettre d'avancer vers plus de transparence et plus de justice !

On dit aujourd'hui du système de formation professionnelle qu'il est illisible, opaque, inefficace et certainement coûteux. On dit aussi que 13 % seulement des demandeurs d'emploi bénéficient de la formation, contre 87 % des personnes occupant déjà un emploi. À vous entendre, j'ai eu le sentiment qu'on se focalisait davantage sur les salariés en entreprise qui disposent déjà de plans de formation, notamment du congé individuel de formation (CIF), et un peu moins des demandeurs d'emploi, alors que l'enjeu est clairement de rapprocher l'offre et la demande et de former les personnes peu qualifiées et les jeunes décrocheurs. Néanmoins, comme vous, je suis attachée à la formation tout au long de la vie, domaine dans lequel il reste des progrès à faire.

Notre propos à nous, législateurs, est de faire plus efficace, plus juste et plus lisible en utilisant mieux les fonds publics.

Le compte personnel de formation a été créé dans la loi de sécurisation de l'emploi. Le groupe UMP avait posé beaucoup de questions sur les moyens de lui donner corps ; vous, les partenaires sociaux, avez tenté de le faire. Moi aussi je m'interroge sur les listes de formations. Je vous entends dire que vous aurez la main dessus ; j'entends aussi le souhait des régions de les piloter. Il faudra donc que, au niveau des territoires, les acteurs se mettent autour de la table pour partager et un diagnostic et une proposition de liste.

Il y a aujourd'hui toute une palette de formations, au point que les demandeurs d'emploi et les salariés ont parfois des difficultés à s'y retrouver. De grâce, essayons de faire simple ! Pour que cette loi soit acceptée et appréciée, employons un vocabulaire simple et courant.

Le conseil en évolution professionnelle, déjà prévu dans la loi de sécurisation de l'emploi, m'apparaît comme une nécessité. Je pensais que les maisons de l'emploi s'en chargeraient mais on leur a coupé les vivres et diminué leur budget de moitié. Quoi qu'il en soit, de tels conseillers sont indispensables pour expliquer aux salariés et aux demandeurs d'emploi quelles sont les entreprises qui recrutent sur leur territoire.

S'agissant du financement, j'ai le sentiment qu'il n'est pas encore très clair. Nous avons auditionné hier la présidente du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) : apparemment, tout le monde ne comprend pas la même chose.

Par ailleurs, j'ai cru comprendre que l'abondement jusqu'aux 150 heures se faisait sur la base du volontariat. L'avez-vous également compris ainsi ? Que feront les régions, les OPCA, les entreprises ?

Enfin, puisque nous parlons de formation professionnelle, n'oublions pas le volet orientation qui est un vrai problème dans notre pays. L'éducation nationale doit définir un cadre national puis, grâce à la décentralisation, un travail doit se faire au niveau des territoires où les postures idéologiques politiques ou syndicales sont beaucoup moins de mise.

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