Outre les améliorations dans le fonctionnement des institutions, il faut proposer des politiques européennes qui pourraient affecter la vie de nos concitoyens, notamment européens – je pense particulièrement à la formation et à l'emploi. Le projet européen visant à retrouver la confiance des citoyens doit se traduire par des opportunités professionnelles et s'adresser en priorité aux jeunes. La garantie jeunesse qui a été créée, dotée de 6 milliards d'euros mobilisables en 2014 et 2015, est une excellente chose à cet égard, mais il faut parallèlement mettre en place des dispositifs qui répondront sur le long terme aux défis de l'emploi.
J'ai relevé trois idées intéressantes. La première est la poursuite du développement des programmes Erasmus pour les jeunes, notamment pour les apprentis, car Erasmus ne doit pas être seulement une respiration dans un parcours étudiant, mais aussi la possibilité de se former d'une manière différente et d'élargir les débouchés. La deuxième est l'accroissement de la mobilité des travailleurs, qui suppose aussi d'avancer dans l'harmonisation et dans la reconnaissance des formations. La troisième est la création d'un mécanisme d'indemnisation du chômage qui pourrait ne concerner que la zone euro. Cette piste avait été évoquée par la France dans le cadre des contrats de compétitivité et de croissance.
Qu'est-il possible et souhaitable de faire dans ces directions pour renforcer chez les citoyens le sentiment d'appartenir à un espace commun ?
Enfin, vous avez tous les trois proposé de fusionner la présidence de la Commission européenne avec celle du Conseil européen, la Fondation Schuman précisant même qu'un accord institutionnel serait insuffisant à cette fin et qu'il serait nécessaire de modifier les traités. Quelles sont les chances de voir cette évolution aboutir et, le cas échéant, à quel terme ?