Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 14 janvier 2014 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

La priorité devrait être de donner une visibilité concrète aux projets européens – et au projet européen lui-même. Au-delà d'une démarche concrète pour faire avancer les dossiers touchant à la vie quotidienne des gens, il faut aussi répondre à la profonde anxiété des Européens quant au devenir de l'Union européenne. Ce que de grands dirigeants européens ont su faire dans le passé – être à la fois des artisans et des architectes, avec la volonté politique évoquée par M. Destans, est fondamental et c'est ce qui manque aujourd'hui. Si nous parvenions à le faire pendant la campagne des élections européennes, peut-être parviendrions-nous à combattre la tentation de l'abstention ou de l'extrémisme.

Il ne faut pas opposer les politiques concrètes et les institutions – du reste, le tout institutionnel nous a porté tort. Je ne crois pas, moi non plus, à la fusion des présidences, et n'y suis même pas très favorable, car le Conseil européen risquerait d'absorber la Commission européenne, alors que celle-ci doit rester forte et jouer un rôle de proposition, sans se substituer à la décision des États membres.

Quant au couple franco-allemand, ses divergences ne sont pas nouvelles : dans une période pourtant considérée comme faste des relations entre les deux pays, j'ai assisté à des discussions et à des parties de bras de fer quotidiennes autour de la monnaie unique, que l'Allemagne n'a pas acceptée sans peine. L'important, c'est la volonté de faire des choses ensemble.

Dans la conférence de presse qu'il vient de tenir cet après-midi, le Président de la République a annoncé trois propositions franco-allemandes : une convergence économique et sociale avec priorité à l'harmonisation des règles fiscales, une coordination pour la transition énergétique, avec une grande entreprise franco-allemande, et une action franco-allemande pour l'Europe de la défense. Il a également souligné qu'il fallait se coordonner en amont sur tous les grands projets. Il reste à savoir si nous y parviendrons.

Pour ma part, je quitte cette réunion avec une certaine confiance, car, bien que des inquiétudes s'expriment, on voit ce qu'il faudrait faire pour améliorer les choses. Il ne reste plus qu'à en persuader nos concitoyens, mais je suis certaine que nous saurons le faire, car il existe toujours un angle d'approche qui permet d'entrer – en Seine-Saint-Denis, je ne parle pas de l'Europe comme je le fais ici, mais, quand j'évoque les relations euro-méditerranéennes, on me comprend.

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