je veux insister sur l’aspect sanitaire du problème dont nous débattons pour partie aujourd’hui, en me tournant notamment vers notre collègue de la Guadeloupe. L’on constate en effet que l’utilisation de ces produits engage non seulement l’avenir proche mais aussi les générations futures. Je pense notamment aux conséquences de l’imprégnation du chlordécone qui fut commercialisé à l’origine sous le nom de Képone avant d’être interdit et de ressusciter sous le nom de Curlone. Un rapport d’étape de l’étude Timoun – « enfant » en créole –, qui a suivi 1 000 femmes pendant leur grossesse entre 2005 et 2007, montre qu’en plus d’entraîner des troubles cognitifs sur les très jeunes enfants, ce que l’on savait déjà, l’imprégnation du chlordécone influe aussi directement sur le taux de prématurité.
Aujourd’hui, si nous franchissons une étape supplémentaire en accompagnant les collectivités locales, comme on l’a fait avec le projet de loi sur l’avenir de l’agriculture, c’est pour répondre à l’immense enjeu de santé publique que représente la non-utilisation de pesticides, mais aussi, d’une manière plus générale, de nombre d’autres substances chimiques qui sont elle aussi des perturbateurs endocriniens.