Mes propos pourront apparaître plus nuancés, même si, comme mon collègue, j'ai trouvé votre intervention à la fois passionnante et très précise. Alors que la recherche en développement durable est un des thèmes du 7e PCRDT, vous avez surtout parlé d'ITER. La logique de recherche associée à ITER ne pose aucun problème par elle-même, mais c'est l'énergie nucléaire qui pose problème. Qu'en est-il des énergies alternatives, de l'écologie, de la biodiversité ? C'est aussi de cela dont j'aimerais entendre parler.
Je suis d'accord avec vous, il ne faut pas hésiter à discuter avec la Commission européenne et à se montrer plus réactifs.
S'agissant d'Erasmus, il ne fait pas de doute que la garantie de prêt serait une porte ouverte au système américain et à toutes ses dérives. Il me paraît au contraire essentiel d'aller dans le sens d'une démocratisation. J'ai justement fait allusion à d'autres programmes qui n'ont pas aussi bien marché en France, comme Socrates, qui, précisément, s'adresse plutôt aux élèves de l'enseignement technique. S'il n'a bénéficié d'aucune publicité dans notre pays, c'est sans doute parce que nous baignons encore dans une culture de grande école, dont vous venez pourtant de souligner les effets pervers en matière de classement des universités.
Sur tous ces sujets, il est nécessaire de continuer à travailler avec l'Union européenne. Plus nous trouverons d'alliés, et mieux cela vaudra. Dans d'autres domaines, déjà, nous essayons de sortir du dialogue étroit entre l'Assemblée nationale et le Bundestag – même s'il s'agit d'une démarche nécessaire – et de trouver d'autres soutiens, en particulier du côté des pays méditerranéens. Vos propos tendent à conforter cette logique.