J'ai beaucoup apprécié que le cas du Québec soit mis en avant par le Rapporteur car je pense que l'on devrait plus souvent s'inspirer de leurs pratiques. En effet, au sein d'un continent peu favorable au maintien de la langue française, les Québécois prouvent que l'on peut respecter sa langue et qu'il peut en ressortir un impressionnant succès économique. On devrait donc arrêter de les traiter en petits cousins. On devrait notamment retenir d'eux le lien qu'ils font entre la langue et l'économie et non, comme on a tendance à le faire en France, le lien entre la langue et la Françafrique. Cela est gênant car ensuite la langue devient un passeport, encourageant de fait l'immigration et non le développement local. Nous avons donc beaucoup à apprendre des Québécois.
Par ailleurs, j'ai été énormément choqué, en tant que Ministre des affaires européennes, par ce qui se passe au niveau européen. Au Parlement européen par exemple, à Strasbourg, l'ordre du jour de l'assemblée qui apparaît sur les écrans est toujours en anglais. Qu'en territoire français, la langue officielle des traités ne soit pas respectée est quelque chose d'invraisemblable. La lettre que j'avais adressée au Président du parlement européen n'y avait bien sûr rien changé. Le paradoxe c'est que le français est davantage utilisé à l'OTAN qu'a l'Union Européenne.