Intervention de Annie Le Houerou

Séance en hémicycle du 25 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 — Article 40

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Le Houerou :

Les articles 39 et 40 comportent des avancées évidentes, ce dernier portant notamment création du contrat de praticien territorial de médecine générale. Toutefois, il reste beaucoup de chemin à faire. Beaucoup de régions françaises, urbaines ou rurales, sont confrontées à un manque de médecins pour assurer la prise en charge de premier recours. Les ARS ont mis en évidence les zones où la présence de médecins généralistes est menacée. Une cartographie existe.

La densité en Bretagne est comparable à la moyenne nationale. Cependant les chiffres masquent une très forte disparité au sein même des régions. Ce manque de médecins est un frein au développement local : qui irait installer sa famille dans un territoire où il risque de ne pouvoir être pris en charge en cas de problème de santé ? En outre, au moment où nous souhaitons permettre à nos aînés de bien vieillir à leur domicile, ainsi qu'ils le demandent, la présence de médecins est un élément déterminant.

Des solutions incitatives existent. Elles sont nombreuses : maisons de santé, pôles de santé, nouveaux modes de rémunération, groupes qualité, réseaux de santé qui facilitent un exercice plus collégial de la médecine… Mais il faut des médecins dans ces structures. Aujourd'hui, en Bretagne, nous allons les chercher en Roumanie !

Ce texte apporte de nouvelles propositions avec la création du contrat de praticien territorial. Il s'agit d'une réponse intéressante pour inciter les jeunes à s'installer dans les zones sous dotées. Ce statut répond au souhait d'alléger les charges logistiques et administratives liées à l'installation et à un exercice plus collégial de la profession. Mais cela ne suffira pas. Il faut réformer la formation des médecins – je sais que vous le prévoyez, madame la ministre. Il faut permettre aux jeunes d'origine modeste ayant grandi dans des zones sous-dotées d'accéder à cette profession.

Après dix ans d'une politique qui n'a pas donné les mêmes chances à tous les enfants de réussir dans les formations longues, il est temps de donner les moyens à tous ceux qui le souhaitent, quelle que soit leur origine sociale, de faire des études supérieures, en particulier en médecine.

Pour ma part, je pense que la situation de nos territoires est si dégradée que l'heure n'est plus aux mesures incitatives. Nous devons aller plus loin pour assurer à tous les Français un égal accès aux services de santé, en proximité. Ce sera possible…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion