Intervention de Hervé Gaymard

Réunion du 14 novembre 2012 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Gaymard :

Nous souhaitons que la zone euro s'élargisse et s'approfondisse. Ce qui se passe depuis la création du MES est très important mais nous rencontrons un problème de fonctionnement démocratique. En effet, les commissaires et les parlementaires européens issus d'États membres ne participant pas à la coopération renforcée auront aussi à participer aux décisions. Il est nécessaire de trouver les articulations nécessaires. Ce débat fait écho à celui qui oppose le parlement écossais et le parlement britannique.

Il est fallacieux de prétendre que l'Europe se contente d'une politique agricole et d'une politique régionale. Les budgets consolidés des États membres et de l'Union européenne consacrés à la recherche rendent comptent d'un soutien fort. Une communautarisation des budgets est peut-être souhaitable mais les problèmes rencontrés par certaines industries sont dus à l'absence de contrôle politique, par la Commission européenne, sur la concurrence. Elle a ainsi interdit l'alliance de Pechiney et d'Alusuisse, tuant le dernier champion européen de l'aluminium. La question des politiques européennes n'est pas forcément liée aux masses budgétaires. Le politique doit reprendre le pouvoir sur les sujets de la concurrence et de la tarification de l'énergie, centraux en matière industrielle.

Je pense qu'il ne faut pas attendre que tout le monde soit d'accord avant de prendre des initiatives relatives à la taxe sur les transactions financières. En 2005, alors ministre des finances, j'ai eu à défendre, en conseil Écofin, la création de la taxe sur les billets d'avion, dont le produit alimente nos politiques d'aide au développement, notamment en Afrique. S'agissant de la taxe sur les transactions financières, des initiatives nationales peuvent paver le chemin vers une initiative européenne, en dépit des divergences internes à l'Union.

Enfin, l'Europe devrait se ressaisir des questions de développement, surtout dans la perspective du renouvellement des Objectifs du millénaire du développement et de l'Agenda de développement post-2015. Ses dernières années, l'Europe a fait pâle figure. Elle s'honorerait en articulant sa politique d'aide au développement, sa politique commerciale – dans le cadre des accords régionaux – et sa politique agricole.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion