Intervention de Gunther Krichbaum

Réunion du 14 novembre 2012 à 16h30
Commission des affaires européennes

Gunther Krichbaum, Président de la Commission des affaires de l'Union européenne du Bundestag :

Comment avons-nous répondu efficacement à la crise financière ? Des succès non négligeables ont été obtenus, grâce à des outils dont la mise en place fut difficile ; il faut communiquer à leur sujet auprès des citoyens. Les sommes engagées dépassent l'entendement. Nous avons également trouvé la voie d'une plus grande stabilité grâce au traité budgétaire. Mais la finalité reste d'établir davantage de confiance en Europe et envers l'Europe, ce qui requiert du temps pour mesurer l'effet produit par ces mesures.

L'Europe a toujours eu le courage d'aller de l'avant, depuis le « pacte Schuman » jusqu'au passage des Communautés européennes à l'Union européenne – ce qui a signifié bien plus que de remplacer un acronyme par un autre. Mais nos décisions futures produiront-elles leurs effets ? Le risque que nous courons est de perdre une partie de notre légitimité en échouant à emporter l'adhésion de nos concitoyens. Je pense que la taxe sur les transactions financière, par exemple, sera une mesure adaptée pour contrecarrer l'idée selon laquelle les principaux auteurs de la crise n'ont pas à rendre de comptes. Le projet européen ne doit pas devenir un projet des élites mais rester un projet des citoyens. Cela s'applique aussi à la supervision bancaire, que nous devons mener à bien. Et il ne faudra pas rester au niveau européen – Lehman Brothers, qui n'était pas une banque européenne, avait été notée AAA quinze jours avant de mettre la clé sous la porte.

Aucune de ces mesures ne constitue une fin en soi. Quoi qu'il en soit, nous devons intensifier les coopérations renforcées, afin que ceux qui le désirent prennent un temps d'avance. Toute la question réside dans la définition de l'Europe noyau : s'agit-il d'un noyau comparable à celui d'un fruit, excluant le reste de l'organisme, ou d'un noyau magnétique, l'alimentant et l'attirant ? La deuxième option est la solution car ces mesures ne sont pas une fin en soi et nous devons répondre aux défis de la mondialisation.

Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons réussir l'avenir, un chiffre en témoigne très clairement : à la fin de ce siècle, nous ne représenterons plus que 4 % de la population mondiale. Par conséquent, si nous voulons préserver nos valeurs de démocratie, d'État de droit, de préservation de la paix, ainsi que les normes sociales qui cimentent notre société, nous devons nous serrer les coudes. La seule solution est plus d'Europe pour relever les défis de l'avenir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion