Le déficit démocratique vient de la crise de confiance, elle-même due au fait que les politiques de droite comme de gauche, depuis une vingtaine d'année, ont échoué. Nous ne valorisons pas les réalisations de l'Europe : lorsque des financements européens sont obtenus, nous nous attribuons le bénéfice des réalisations. Dans ces conditions, comment demander aux administrés d'aller voter aux élections européennes ? Et quand cela va mal, l'« Europe technocratique » est toujours désignée comme responsable des mauvaises décisions.
La solution pourrait passer par les parlements nationaux, mais ne les mettons pas en compétition avec le Parlement européen. Le nombre de parlementaires des différents parlements nationaux, en arrondissant à 500 par pays, s'élève à 13 000. Il y a donc 13 000 vecteurs capables de parler d'Europe et de réduire ce déficit démocratique.
Les propositions de nos collègues sont intéressantes mais elles ne suffiront pas car elles sont de nature institutionnelle. Une conférence budgétaire ne réduira pas le problème du déficit démocratique européen, nos concitoyens ne comprennent pas ces solutions. Il faut aborder le problème à travers les projets et non les institutions. Les projets doivent être concrets : que faire pour la recherche au niveau européen ? et pour l'énergie ? est-il envisageable de laisser les parlements nationaux en dehors de ce champ d'investigation ? que met-on en oeuvre pour les politiques institutionnelles ? Le problème du déficit démocratique unanimement constaté ne sera réglé qu'avec des projets concrets et ambitieux. Le visage de l'Europe doit être celui des parlements et des parlementaires nationaux car qui peut en parler, sinon nous ?