Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 19 mars 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente :

Merci, Madame la Commissaire, d'avoir répondu à notre invitation. Nous nous réjouissons de cette audition commune avec la Commission des affaires culturelles. L'habitude que nous avons prise de travailler très régulièrement avec d'autres commissions sur les enjeux européens nous permet d'élargir notre réflexion. Votre engagement en faveur de la diversité culturelle et de l'éducation en Europe est essentiel à l'avenir de l'Union. Vous le savez, le président Hollande a fait de la jeunesse l'un de ses thèmes de prédilection ; votre domaine est donc au coeur de ce qui nous préoccupe aujourd'hui. L'on prête à Jean Monnet, l'un des pères fondateurs de l'Europe, cette déclaration : « Si c'était à refaire, je commencerais par la culture. »

Parmi les membres de notre Commission des affaires européennes, Mme Marietta Karamanli et M. Rudy Salles souhaiteront certainement vous interroger sur le financement du cinéma européen, à propos duquel ils préparent un rapport et ont déjà présenté un premier rapport d'étape, comme Mme Sandrine Doucet au sujet de la démocratisation d'Erasmus. Ce dernier programme a été très menacé et nous l'avons ardemment défendu, mais des incertitudes demeurent quant à la pérennité de son financement. Nous avons formulé une proposition de résolution à ce sujet. Pouvez-vous nous rassurer ?

À l'heure où la crise économique suscite nombre d'inquiétudes et de remises en cause du projet européen, nous craignons que la culture ne soit la première victime de l'austérité, alors qu'elle représente un lien essentiel entre tous les peuples européens, dans le respect de la diversité et des différences. Vous vous êtes ainsi fait l'avocate de la culture populaire en défendant le rock européen, dont vous avez rappelé qu'il pouvait utiliser non seulement l'anglais, mais toutes les langues d'Europe – y compris, ajouterais-je, les langues régionales, à propos desquelles le débat est tranché en Europe mais pas en France. C'est cette diversité qui fait la richesse de l'Europe des cultures et des peuples.

L'éducation est elle aussi une dimension fondamentale d'une identité pérenne. Vous souhaitez que les enfants apprennent les langues assez tôt pour en maîtriser deux en plus de leur langue maternelle. En France, cela nous fait beaucoup rêver, car nous en sommes loin.

Comme M. Michel Barnier, que nous avons reçu à plusieurs reprises, vous avez défendu l'exception culturelle et le secteur audiovisuel dans le débat sur le mandat de négociation de l'accord de libre-échange entre l'Europe et les États-Unis. Nous nous demandons avec inquiétude si ces négociations tiendront suffisamment compte de la diversité et de la richesse de la culture européenne, afin de les préserver mais aussi de les valoriser. Quelles seront vos prochaines initiatives visant à défendre la diversité culturelle ?

En ce qui concerne le cinéma, tous les acteurs de la filière s'inquiètent de la refonte de la communication de la Commission autorisant les aides d'État dans ce secteur. Leur inquiétude est-elle fondée ? Par ailleurs, quel type d'action préconisez-vous pour développer le cinéma européen dans toute sa diversité, du cinéma commercial aux films d'auteur en passant par le documentaire et le film d'animation, sans oublier le court métrage ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion