Le monde de la recherche est devenu, à l'image de la société, un espace de compétition, de lutte symbolique qui incite les enseignants-chercheurs à publier de plus en plus de travaux dans des revues scientifiques, à participer à des colloques internationaux pour obtenir des prix de la communauté scientifique, bref à rechercher la reconnaissance de leurs pairs. Cette nouvelle forme de notation n'est pas toujours bien accueillie par les chercheurs, qui s'inquiètent de cette obligation de rendement alors que leur travail nécessite temps et concentration. Le classement dit de Shanghai, qui se fonde notamment sur la qualité de l'enseignement, les publications et la taille de l'institution et sert aujourd'hui de référence internationale, se caractérise par une surreprésentation des universités américaines. La première école française est classée au 73e rang ; il s'agit de l'École normale supérieure.
Le classement U-Multirank que vous proposez et qui est soutenu par l'Union européenne évalue le taux de performance des universités dans cinq domaines : la réputation de la recherche, la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage, l'orientation internationale, le succès des transferts de connaissances et la contribution à la croissance régionale. Comment avez-vous choisi ces indicateurs de performance ? Qu'entendez-vous par « réputation de la recherche » ? Comment envisagez-vous d'évaluer le succès des transferts de connaissances ?