Je n'avais pas initialement prévu d'intervenir, mais ce débat me passionne. Je tiens à souligner que l'essentiel du déficit démocratique européen est davantage lié à nos comportements nationaux et à la manière dont on aborde la question européenne qu'à une question technique de scrutin national ou régional, uninominal ou proportionnel. Prenons l'exemple de Daniel Cohn-Bendit : ses succès électoraux sont la conséquence de son engagement, de sa foi, il a l'Europe chevillée au corps. Il fait des scores sur ce scrutin bien supérieur à l'étiage de son parti. C'est la qualité des hommes qui prime quel que soit leur engagement européen.
Les listes présentées aux élections européennes ne sont-elles pas synonymes d'exil, de reconnaissance ou de punition dans chaque parti?
Nous sommes confrontés à un problème d'origine interne et non pas externe. Ceux qui souhaitent détruire l'Europe sont déjà à la manoeuvre et en campagne de fond. Notre classe politique nationale fait écran à notre classe politique européenne. Le déficit démocratique européen cessera lorsque notre comportement sera un comportement européen, lorsque notre démarche nationale consistera à parler et à vanter les sujets européens au lieu de réduire l'Europe à un bouc-émissaire confortable.