Intervention de Benoît Roger-Vasselin

Réunion du 30 mai 2013 à 11h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Benoît Roger-Vasselin, président de la commission Relations du travail, emploi, formation du MEDEF :

À votre deuxième question, il est très difficile d'apporter une réponse générale, valable pour tout type d'entreprise. Je suis moi-même directeur des ressources humaines d'un grand groupe dans le secteur de la communication. Dans ce groupe, le turnover structurel est de 21 %. Dans un secteur comme le nôtre, qui est l'un de ceux qui sont le plus rapidement touchés par les changements de conjoncture, la stricte application des procédures de la GPEC permet tout au plus de s'adapter à une conjoncture déjà dépassée. Le turnover naturel que nous constatons nous permet de ne pas remplacer tous les départs. Mais cela peut se révéler bien plus compliqué dans d'autres secteurs, notamment les secteurs industriels. La réponse réside alors davantage dans des accords de branche que dans une vision collective globale. Les situations sont en effet si complexes et diverses qu'une vision trop générale risquerait de déboucher sur des réponses inadaptées. Il revient donc à chaque branche – dans la mesure du possible – de faire les propositions les plus adaptées au type d'entreprises qu'elle représente.

Je reviens à votre première question. Comment faire pour prendre davantage en considération les aspects territoriaux ? C'est une question délicate, sur laquelle il existe des divergences parfois importantes – par exemple entre la CFDT et FO, l'une étant de culture plutôt girondine, l'autre plutôt jacobine. Selon les plus optimistes, un travail d'équipe fidélisé par des relations de confiance entre les partenaires sociaux locaux, les élus et la puissance publique pourrait donner des résultats extrêmement intéressants ; mais selon d'autres – les plus nombreux –, cela risque d'aboutir à des chasses gardées.

Une voie particulièrement féconde serait de suivre l'exemple des comités de pilotage du CSP et d'apprendre à travailler en équipe, dans le respect des prérogatives de chacun et avec le souci de l'intérêt général. Certes, il y a un écart entre cette ambition et les expériences qui nous remontent du terrain, mais je préfère une vision délibérément volontariste et optimiste à un constat désabusé.

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