Dans des domaines comme l'énergie et les transports, la Commission semble privilégier, dans la concurrence, une approche segmentée plutôt que globale. Certains groupes, dans le transport ferroviaire ou les télécommunications par exemple, ont mis des décennies à intégrer, à travers des investissements amortissables à très long terme, les infrastructures et la distribution, manifestement dans une approche d'intégration verticale. À l'inverse, depuis des années, la Commission semble privilégier la désintégration de ces grands groupes. À cet égard, je m'interroge sur les critères de la Commission : sachant qu'on n'amortit pas des infrastructures aussi rapidement que des installations de distribution, prend-elle en compte la durée d'amortissement, ainsi que la sécurité d'approvisionnement dans la durée, par exemple dans les domaines de l'énergie et du transport ? On parle beaucoup de concurrence interne en Europe, mais à l'échelle du monde, des grands groupes ont peut-être davantage à gagner dans de l'intégration verticale que dans des approches complètement segmentées.
S'agissant de l'Europe exportatrice, vous avez fait état de différences entre zones européennes, certaines privilégiant le commerce et donc les achats aux plus bas prix possibles, et d'autres privilégiant la production et demandant donc des prix plus élevés. En d'autres termes, vous semblez devoir arbitrer entre capitalisme rhénan et capitalisme anglo-saxon. Quel est votre positionnement ?