Avec la Chine, nous parlons de l'aspect monétaire, mais c'est un problème qu'il ne faut pas surestimer la monnaie chinoise s'est déjà réévaluée. Il faut bien se rendre compte que beaucoup de ce que nous importons de Chine, nous le réexportons. L'approche américaine est très épidermique sur ce sujet. Je ne doute pas qu'en cas de besoin, le Président exercera son veto pour bloquer la législation votée au Sénat. Une des grandes faiblesses de la Chine est de ne pas avoir de politique sociale, c'est pourquoi elle n'arrive pas à recentrer son économie sur la demande intérieure. À long terme, cela sera à son désavantage. Nous-mêmes avons pu nous développer grâce au système de la Sécurité sociale à partir des années cinquante.
La meilleure politique industrielle de l'Europe, c'est le marché intérieur : en créant de la compétition, il crée des industries compétitives. Airbus est un succès dont l'Europe et la France peuvent être fières. Cependant, il faut reconnaître qu'il y a eu dopage à coup de subventions, même si ce n'était pas sous les mêmes formes. Beaucoup d'argent a été dépensé, qui n'aurait pas dû l'être si les choses avaient été mieux organisées. Pour l'avenir, le vrai défi est celui de la compétition avec les Chinois, et les deux sociétés devraient commencer à discuter entre elles.
Les négociations avec les États-Unis soulèveront des problèmes dans de multiples domaines : agricole, standardisation, barrières non tarifaires, marchés publics, etc. D'une manière générale, les Etats-Unis sont plus protectionnistes que nous, et il ne sera pas facile d'obtenir un rééquilibrage.
Je suis prêt à revenir à tout moment devant votre commission.