La résolution qui nous est soumise porte sur un sujet d'une importance considérable. C'est pourquoi je pense que nous devons nous exprimer avec une grande attention, et dans le souci d'être pleinement respectueux de nos partenaires. Je regrette que le texte présenté ne respecte pas pleinement ces exigences.
Sur la forme, d'abord, gardons-nous de tout ton acrimonieux, péremptoire voire comminatoire. Ainsi, quel est l'intérêt de critiquer dans les considérants la prétendue inaction du président d'un organe, l'Eurogroupe, qui n'a pas de responsabilité dans l'éventuelle détermination d'une politique de change, qui ne saurait relever dans les traités que du Conseil. Dans le même esprit, ne retenir que le dernier alinéa du dispositif de la résolution suffirait amplement à signifier clairement l'intention de l'Assemblée que la question des changes soit abordée par les autorités européennes compétentes, sans qu'il soit nécessaire de multiplier des incantations agressives qui contrastent défavorablement avec la mesure dont, par exemple, a récemment fait preuve le ministre de l'Economie qui se félicitait que les enjeux de parité aient été abordés au cours du G8.
Sur le fond, ensuite, nous exprimons des réserves sur une demande par trop manichéenne pour abaisser le cours de l'euro, sur laquelle d'ailleurs nous n'avons guère de chance en l'état de réunir tous nos partenaires. Un euro « faible » aurait aussi de redoutables inconvénients, qu'il convient de garder à l'esprit.
Pour ces raisons, nous nous abstiendrons, dans un esprit de bonne volonté, sur la proposition de résolution, telle qu'elle est formulée.