Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 19 février 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente :

Nous recevons aujourd'hui M. Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique social et environnemental, accompagné de M. Alain Delmas, membre de la section des affaires européennes et internationales, et de M. Alain Terrenoire, rapporteur de la section des affaires européennes et internationales sur la coopération franco-allemande, pour une audition sur les priorités européennes du CESE.

Développer les relations entre le CESE et l'Assemblée nationale me paraît prioritaire.

Le débat sur les enjeux européens est particulièrement vif en ce moment : il sera d'ailleurs à l'ordre du jour de la séance publique de demain, à la suite du Conseil européen des 7 et 8 février derniers. Nous sommes à un moment essentiel de l'histoire européenne : plus la crise s'aggrave, plus il nous semble nécessaire d'avoir une Europe solidaire, intégrée et démocratique. Cependant, l'austérité comme critère principal de l'ajustement économique continue à être à l'oeuvre du côté des exécutifs – au moment où le G20 dit justement que le « tout austérité » est extrêmement dangereux pour l'économie mondiale.

Que pensez-vous du coût du scepticisme croissant des populations européennes, qui ont le sentiment que l'Europe n'est plus ni protectrice ni fondatrice de démocratie ? Si, sommet après sommet, les gouvernements sauvent un certain nombre de choses, la confiance des citoyens envers l'Union européenne ne cesse de diminuer. Celle-ci ne leur semble plus qu'une mécanique : quand, en Grèce, on propose à un jeune ingénieur diplômé une embauche à 450 euros pour 47 heures de travail hebdomadaires, comment la jeunesse peut-elle croire à l'Europe ? Et quand, dans ce même pays, on dérembourse les médicaments pour les malades du SIDA, que dire aux populations ? Ne fait-on pas ainsi le lit du populisme dans ce qu'il a parfois de pire ?

Que pensez-vous des perspectives financières pluriannuelles pour 2014-2020, alors que les réformes conduites par l'Union sont mises en cause – qu'il s'agisse des politiques agricole, de cohésion, de la pêche ou de la recherche – et que des élections européennes auront lieu bientôt ?

Y a-t-il une cohérence dans le débat plus général sur la maîtrise des déficits et de l'endettement et la nécessité de relancer la croissance et l'emploi ? La semaine prochaine, nous entendrons d'ailleurs les rapporteurs Christophe Caresche et Michel Herbillon sur les orientations stratégiques de la politique économique, en vue du Conseil européen de mars prochain. Quel est votre avis à ce sujet ?

Concernant la stratégie de l'Union européenne 2020 et la manière dont les budgets nationaux doivent concourir à ses priorités, qu'il s'agisse de la lutte contre le réchauffement climatique, le soutien à la recherche, la lutte contre la pauvreté ou l'élévation du niveau éducatif, le CESE a-t-il des propositions différentes ou complémentaires de celles émises au sein de l'Union ?

L'année 2013 a été déclarée année de la citoyenneté européenne : le CESE envisage-t-il de s'associer activement à cette démarche ? Comment entend-il plus largement participer au débat sur l'Europe ?

Enfin, quelles sont vos propositions s'agissant de l'approfondissement indispensable de la démocratie européenne ? Quels sont vos contacts au niveau européen pour que nos concitoyens et les partenaires économiques, sociaux et environnementaux puissent relayer le travail accompli en la matière ?

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