Intervention de Alain Terrenoire

Réunion du 19 février 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

Alain Terrenoire, rapporteur de la section des affaires européennes et internationales du CESE sur la coopération franco-allemande :

Le déficit démocratique au sein de l'Union est une évidence, comme l'est la méconnaissance des institutions européennes par nos compatriotes. Je fais souvent le test dans des réunions : lorsque je demande aux participants de nommer dix noms de parlementaires européens, les mieux informés parviennent à grand-peine à en citer deux ou trois. À cet égard, la coordination entre les parlements nationaux et le Parlement européen sur le projet budgétaire constitue une piste intéressante. C'est en effet en partie grâce à l'intervention des parlements nationaux que nos concitoyens pourront acquérir une nouvelle visibilité de la réalité européenne et faire en sorte que celle-ci les concerne directement. L'affaire de l'Europe n'est en effet pas celle de Bruxelles, mais la leur. L'Europe, c'est nous tous.

Une éventuelle évolution des institutions européennes devrait donc prévoir un mécanisme d'association des parlements nationaux. Jusqu'en 1979 et l'élection au suffrage universel direct des parlementaires européens, l'Assemblée nationale et le Sénat désignaient d'ailleurs eux-mêmes leurs délégués – je le sais d'autant mieux pour l'avoir été moi-même. Prévoir un mécanisme similaire serait sans doute un bon moyen de créer un lien entre le niveau national et le niveau communautaire.

Mais il existe bien d'autres chantiers. L'année prochaine, il se sera en effet passé cent ans depuis le début de la première guerre mondiale. Compte tenu de l'espérance de vie de nos concitoyens, une telle durée ne paraît pas si longue ; pourtant, les changements que le monde a connus en un siècle sont colossaux. L'Europe, en particulier, s'est transformée plusieurs fois, et elle est aujourd'hui, par bien des aspects, dépassée par le reste du monde. Il y a là un défi, et même une aventure, à laquelle il faudrait intéresser la jeunesse. Quel serait, sinon, son projet politique ? Individuellement, le projet des jeunes est en effet de trouver du travail, comme le disait le président Delevoye, et il est vrai qu'il s'agit d'une tâche ardue. Mais quel autre projet collectif pourrait-elle avoir que de fonder une Europe nouvelle, plus souveraine, et de toute évidence plus sociale – l'aspect social n'étant pas, hélas, sa priorité actuelle ? En tout état de cause, si les jeunes ne sont pas les acteurs de l'Europe que nous appelons de nos voeux, cette Europe n'existera pas.

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