Intervention de Jean-René Marsac

Réunion du 15 janvier 2014 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-René Marsac :

Si on peut regretter la faible portée normative de ce projet de loi, il faut se féliciter qu'il permette aujourd'hui un débat que nous n'avions jamais eu auparavant au Parlement. Il doit être l'occasion de clarifier les objectifs de notre politique de développement et de solidarité internationale et de revoir les messages que nous adressons à nos concitoyens. Que visons-nous dans le nouvel équilibre du monde que nous appelons de nos voeux et dans les nouvelles relations que nous cherchons à instaurer avec les pays pauvres ou en crise ? Il faut donner à notre action un sens politique, compréhensible par nos concitoyens, et ne surtout pas nous cantonner à un débat entre spécialistes.

Une liste de 16 pays dits prioritaires a été arrêtée. Soit, mais ce n'est pas cela qui nous donne les moyens de répondre à leurs préoccupations. Et hélas, notre pays n'est pas au rendez-vous de ce point de vue.

Dans plusieurs pays d'Afrique, se fait jour une demande de partenariat économique nouveau, notamment de soutien à l'émergence d'activités économiques locales. Cela peut être en contradiction avec la politique conduite au niveau européen mais aussi dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il faudrait préciser la position de la France au sein de cette instance. La question se pose également de savoir si l'AFD doit ou non s'investir plus fortement dans le soutien aux initiatives économiques privées et à la création d'entreprises, notamment par des jeunes – dont tout doit être fait pour élever le niveau de formation. Si on s'engageait dans cette voie, nos interventions auraient une tonalité différente. Les ONG envisagent-elles de faire évoluer leurs pratiques et leurs modalités d'intervention à l'avenir ?

Il faut se réjouir que le projet de loi pose l'exigence de responsabilité sociale et environnementale. Mais ce n'est là qu'une déclaration d'intention. Reste à en prévoir les mécanismes, qui seront compliqués et probablement coûteux à instaurer. J'ai pour l'instant du mal à voir comment cela pourra se mettre en oeuvre de façon crédible sur le plan pratique.

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