En écoutant M. Michaïlof, nous avons eu la preuve, si nous en doutions, que le rapport de la mission d'information dont j'étais le président et notre collègue Nicole Ameline la rapporteure, et consacré à l'équilibre entre multilatéralisme et bilatéralisme, avait bien été lu. Comme j'ai coutume de le dire, avec l'aide multilatérale, on sait ce qu'on paie, avec l'aide bilatérale, on sait ce qu'on fait !
Les prêts n'étant accordés qu'aux pays solvables, les pays les plus pauvres n'y ont pas accès et sont donc, à défaut de dons, condamnés à rester dans la pauvreté.
Les zones prioritaires d'intervention sont très mal définies. Sur quels critères d'ailleurs le sont-elles ?
La traçabilité des crédits, chère à Coordination Sud, est en effet un point-clé. Or, aujourd'hui, c'est toujours l'opacité qui prévaut.
Si je n'avais qu'une proposition à faire, je suggérerais, comme nous l'avions déjà proposé dans le rapport d'information précité, que les intérêts retirés des prêts que nous accordons soient intégralement reversés au profit de l'aide bilatérale, et non à Bercy comme aujourd'hui. Je déposerai un amendement à ce sujet.
L'aide au développement, ce n'est pas de la charité. Ce sont des choix politiques, et ceux-ci doivent être guidés par deux idées principales : le temps de la repentance est révolu et notre pays doit retrouver une réelle volonté d'influence.