Intervention de Jean-Louis Roumegas

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Mise en oeuvre de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Roumegas :

Madame la ministre, de nombreuses associations de parents d’enfants handicapés sollicitent élus et parlementaires de manière récurrente sur les moyens effectifs mis en oeuvre pour l’inclusion en milieu scolaire des jeunes enfants et adolescents présentant notamment des troubles intellectuels et cognitifs. Les difficultés de placement et d’accompagnement ne se sont pas taries, malgré les annonces et la volonté politique affichée. Il y a urgence, d’autant que la loi soumet les établissements scolaires à l’obligation d’accessibilité pour les jeunes handicapés à échéance du 1er janvier 2015. C’est demain !

Selon l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité, au vu des évolutions, seuls 20 % des établissements de second degré seront accessibles à cette date. Les maisons départementales des personnes handicapées sont submergées de demandes. La qualité des accompagnements dans les parcours d’insertion laisse à désirer, faute de personnel, de synergie et de compétences. Les parcours, chaotiques, s’apparentent à des parcours du combattant. Les contentieux se multiplient.

Au-delà, c’est tout un pan de notre jeunesse et leurs proches qui appellent légitimement à la solidarité et à la justice sociale. Dans notre République, il ne peut y avoir de citoyen de seconde zone ou de zone de non droit. C’est un principe qu’a rappelé clairement le Président de la République lors de sa campagne.

De nombreuses familles doivent se résoudre à l’expatriation de leurs membres handicapés. Ainsi, 6 620 personnes handicapées françaises résident à ce jour dans des établissements belges, faute de places sur notre territoire. Le coût de ces prises en charge hors de nos frontières pèse sur le budget de la sécurité sociale et repousse toujours plus loin les perspectives de renforcement in situ des infrastructures d’accueil et l’appui aux compétences et aux emplois d’accompagnement. Combien de familles disloquées, de week-ends passés sur les routes pour maintenir un lien affectif fragilisé par les distances et la souffrance ?

Madame la ministre, quelles dispositions concrètes seront-elles prises cette année pour rendre digne et vivable la condition des handicapés de tout âge et de toute nature sur notre territoire ?

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