Madame la députée, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence de Jean-Yves Le Drian, qui tenait cependant à vous faire part des éléments suivants.
Le site de Sagem installé à Saint-Benoît dans l’agglomération de Poitiers est spécialisé dans la production d’équipements optroniques, dont les jumelles infrarouges toutes armes de nouvelle génération, les JIR-TTA-NG, et d’autodirecteurs de missiles. Ces équipements font partie indiscutablement du coeur de métier de Sagem et constituent un savoir-faire quasi-unique en France.
Les difficultés de charge du site de Sagem à Poitiers sont connues du ministre de la défense, et son cabinet vous a reçue le 24 juillet 2013 pour vous expliquer l’analyse que le Gouvernement faisait de la situation et les mesures que nous avions prévues pour soutenir l’activité.
Comme vous le savez, eu égard notamment à vos fonctions de membre actif de la commission de la défense, ce site est effectivement concerné par les décisions prises au titre de la loi de programmation militaire 2014-2019 adoptée par le Parlement le 18 décembre dernier.
En particulier, la réduction de cible du programme FELIN portant sur l’équipement des fantassins correspond à l’évolution globale du format de nos armées pour les années à venir et, par conséquent, affectera les volumes de production de lunettes de tir.
Comme vous le signalez, le ministère de la défense a veillé à ce que l’activité du site soit soutenue par des commandes de jumelles infrarouges. Ainsi, en 2013, les commandes notifiées par la direction générale de l’armement représentent un montant de 22 millions d’euros, incluant la commande anticipée d’une tranche de 210 jumelles pour un montant de 12 millions, initialement prévue en 2014. Nous évaluons à l’heure actuelle les commandes de jumelles infrarouges envisageables pour 2014.
J’ajoute que, si le niveau de commande finale pour la France est contraint, le site de Saint-Benoît dispose de réelles possibilités sur des marchés d’exportation du fait de la qualité de ses produits et des compétences de ses employés. Nous sommes convaincus que ces perspectives se transformeront en commandes fermes à brève échéance et vous pouvez compter sur notre soutien résolu pour les faire aboutir.
D’une manière générale, le ministère de la défense est particulièrement attentif à soutenir et développer la filière optronique au plan national, en faveur tant de la recherche de sa rationalisation industrielle – à cet égard, la création de la société Optrolead, commune à Thalès et Sagem, mérite d’être signalée – que de la politique d’innovation. De ce point de vue, le lancement du programme d’études amont « Boom », préfigurant la future génération des boules optroniques aéroportées, est également prometteur.