Merci pour l'introduction de votre propos : ces huées, effectivement, n'honorent pas leurs auteurs.
J'évoquais la nécessité d'une mémoire apaisée. C'est bien le cas pour les deux conflits mondiaux, et j'aurai l'occasion de m'exprimer sur la question de Diên Biên Phu, au sujet de laquelle le ministre de la Défense et moi avons été alertés ; nous avons d'ailleurs assisté, avec certains d'entre vous, au transfert des cendres du général Bigeard à Fréjus. Ces sujets ne sont évidemment pas simples.
Quant à la guerre d'Algérie, la mémoire reste à fleur de peau. Le temps viendra où les blessures devront être dépassées, mais elles me semblent encore trop vives pour permettre un débat serein. Le choix s'est porté sur la commémoration d'événements ayant en quelque sorte façonné le XXe siècle, et au terme desquels des hommes se sont tendu la main après cinquante ans d'horreur, pour construire un espace de paix. Le cycle commémoratif doit aussi servir à rappeler ce que fut l'histoire de l'Europe, devenue un exemple pour le reste de la planète, où la guerre n'est jamais loin.