Intervention de Philippe Plisson

Réunion du 22 janvier 2014 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Plisson :

Je vous remercie, mesdames et messieurs, au nom du groupe SRC, d'avoir accepté de participer à cette table ronde et d'enrichir ainsi notre débat.

Depuis plusieurs années, une série de phénomènes – évolution climatique, raréfaction des sources d'énergie fossile, dégradation des sols, pollutions diverses – ont amené les sociétés industrialisées à engager une réflexion profonde sur leur fonctionnement.

Alors que notre pays s'oriente vers un nouveau modèle agricole et de nouveaux modes de production et de distribution de l'électricité, nous nous interrogeons sur l'impact de ces changements dans nos territoires.

Actuellement, la question du paysage n'intervient dans le débat énergétique que pour s'opposer au développement d'infrastructures nouvelles. La transition énergétique pourrait-elle faire régresser le paysage ? Après les clochers d'église, les châteaux d'eau, les lignes de 300 000 volts et les centrales nucléaires, va-t-on condamner les éoliennes sous prétexte qu'elles perturbent le paysage, comme certaines associations veulent le faire croire ?

Peut-on concevoir autrement le rôle du paysage par rapport à l'enjeu énergétique ? La recherche scientifique peut-elle aider à ce que le paysage soit pris en compte dans la conception et la mise en oeuvre de projets énergétiques innovants ?

Comment ont été gérés, dans le passé, les conflits paysagers liés au développement de l'hydroélectricité ?

Pourquoi ne pas orienter les agriculteurs qui développent des alternatives aux modes de production industriels vers une démarche paysagère basée sur la diversité ? L'agriculture productiviste, en particulier celle du maïs, a modifié considérablement les paysages en supprimant les haies et en comblant les fossés. Faut-il stigmatiser la démarche inverse ?

Vous soulignez l'existence d'un conflit entre agriculteurs et urbanistes au sujet de la préservation des espaces agricoles. C'est en partie inexact car les agriculteurs exercent une forte pression sur les élus pour que leurs terrains soient inclus dans les PLU afin, en cas de vente, d'en augmenter la valeur. Cette situation est très difficile à gérer sur le terrain. L'adoption d'un PLU intercommunal ne serait-elle pas la meilleure solution ?

Enfin, la création de zones – zones de protection des captages d'eau, trames vertes et bleues, zones d'urbanisation, zones de loisirs – est-elle, selon vous, la solution la plus adéquate pour la protection des territoires ? Les zones ne risquent-elles pas de freiner l'intégration de l'ensemble des fonctions d'un territoire ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion