Intervention de Brigitte Allain

Réunion du 22 janvier 2014 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

Au nom du groupe Écologiste, je vous remercie, monsieur le président, de nous permettre d'aborder ces questions.

Le paysage est un concept éminemment sociétal dont la perception, à l'instar de l'architecture, ne cesse d'évoluer. Au cours des cinquante dernières années, l'extension de l'urbanisme commercial, les infrastructures routières et ferroviaires, toujours plus gourmandes en foncier et qui défigurent les paysages, ont produit de tels excès qu'ils ont amené le législateur à intervenir.

Le modèle agricole productiviste et l'agriculture intensive ont détruit la topographie et les reliefs traditionnels comme le bocage, et une exploitation à perte de vue est moins agréable pour le regard que de petites parcelles agrémentées de haies d'arbustes et d'arbres. Cette évolution du paysage a des impacts environnementaux – érosion accélérée par les vents, ruissellements, pollution des rivières souterraines, impact sur la faune et la flore. Comment le lien entre paysage et mode traditionnel d'agriculture est-il abordé dans votre ouvrage ? La mise en place de contrats alimentaires territoriaux permettra-t-elle d'évoluer ?

L'inévitable raréfaction des ressources énergétiques fossiles aura un impact sur les transports, donc sur l'organisation spatiale. Quels outils faudra-t-il mettre en place pour anticiper ces mutations qui, à terme, rapprocheront les lieux de production, de consommation et de vie ? Quelles seront les étapes intermédiaires et quels pouvoirs publics accompagneront ces transitions ?

Le développement du photovoltaïque est limité par son importante consommation de foncier. Que peuvent provoquer les champs photovoltaïques ? Existe-t-il des solutions techniques pour mieux les insérer sur les bâtiments existants et ainsi ne pas concurrencer le rôle nourricier des terres agricoles ?

Quant aux méthaniseurs, ils ont, comme les bâtiments d'élevage, un fort impact visuel, qui déclenche la controverse chez les néo-ruraux.

Les députés du groupe Écologiste ont introduit dans le projet de loi d'avenir pour l'agriculture la valorisation des services rendus par les écosystèmes. Demain, l'Assemblée nationale examinera notre proposition de loi visant à interdire l'utilisation des pesticides dans les espaces verts publics et, à terme, dans les jardins particuliers, ainsi qu'une proposition de loi visant à prendre en compte de nouveaux indicateurs de richesse, et non seulement le PIB, dans les projets de loi de finances. Que proposez-vous pour évaluer les services rendus par les paysages, désormais perçus comme des biens collectifs ?

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