Selon vous, les atteintes aux paysages perpétrées au siècle dernier ont des causes et des origines diverses, et ne peuvent pas être uniquement attribuées à l'ère du pétrole. M. Giorgis évoque dans son article la diversité des potentiels de chaque territoire par rapport à la production des énergies renouvelables. Élu d'un département rural où les projets de méthanisation collective sont de plus en plus nombreux, je constate que les nuisances qu'ils induisent – notamment les atteintes au paysage – provoquent parfois des réactions d'opposition. En effet, si tout le monde est favorable aux énergies renouvelables, chacun voudrait qu'elles se développent loin de son domicile, personne n'ayant envie de se voir imposer le spectacle d'une éolienne ou les odeurs d'un méthaniseur, sans compter l'impact sur les prix de l'immobilier qu'entraîne la détérioration du cadre de vie.
La concertation et le dialogue apparaissent donc incontournables : avant d'imposer un projet, il importe de le présenter et de l'expliquer à la population. Tout nouvel élément devant respecter l'environnement, son emplacement doit être soigneusement étudié, d'autant que le scepticisme de nos concitoyens face aux garanties apportées par l'État traduit un niveau inquiétant de défiance. Comment assurer la compatibilité entre la préservation de nos paysages et le développement des énergies renouvelables ? Quels outils publics peut-on mobiliser pour y arriver ?