Les solutions pour atteindre un niveau de 30 euros par mégawattheure rendu aux bornes de nos usines sont certainement multiples, et je ne suis pas entré dans le détail.
Compte tenu de notre proximité avec l'industrie hydraulique, nous aurions souhaité prendre part au processus de renouvellement des concessions hydroélectriques d'EDF. Nous sommes également prêts à contribuer le cas échéant, y compris en capital – à notre mesure, bien entendu –, au financement de la prolongation de la vie des centrales nucléaires. Pour ce qui est des coûts de transport, la référence à l'Allemagne ne me semble pas de mise : nous sommes désormais le seul électrométallurgiste de taille critique en Europe, nos concurrents se trouvant aujourd'hui en Amérique du nord, en Asie et au Moyen-Orient. Le seul pays européen où l'énergie est encore compétitive, c'est l'Islande, qui dispose d'énergie hydraulique à profusion mais qui est coupée des marchés et de l'approvisionnement en matières premières.
Pour parler franchement, je n'ai pas la compétence pour dire exactement comment il faut agir. Nous savons ce que nous pouvons apporter au réseau grâce à notre flexibilité et à la régularité de notre consommation, et nous pouvons encore améliorer le profil de celle-ci. Pour le reste, la mise au point de solutions sous l'angle technique ou administratif ne dépend pas de nous. Il n'y a certainement aucune recette magique, ne serait-ce qu'en raison de la surveillance exercée par l'Union européenne – surveillance qui n'existe pas sur les autres continents, où je négocie avec des gens qui cherchent plutôt à proposer des prix situés en deçà des tarifs publics.
Nous continuons de parler avec les responsables d'EDF, avec qui nous collaborons depuis cinquante ans, mais, aujourd'hui, nos intérêts sont contradictoires : ils nous considèrent comme de mauvais clients car, à leurs yeux, nous ne payons pas l'électricité assez cher.