Intervention de Rémi Pauvros

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Ukraine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémi Pauvros :

Monsieur le ministre délégué chargé des affaires européennes, l’Ukraine est face à son destin. Au mois de décembre, vous êtes allé à la rencontre des manifestants de la place Maidan, à Kiev. J’ai moi-même reçu, en tant que président du groupe d’amitié France-Ukraine, dont j’associe les membres à ma question, M. Klitschko. Nous avons entendu l’envie de démocratie et l’envie d’Europe de ces manifestants. Le message est clair : leur horizon est européen et ils rejettent le choix du gouvernement actuel de se tourner uniquement vers un partenariat stratégique avec la Russie.

Aussi, depuis le 21 novembre, ils sont des centaines de milliers à descendre dans les rues avec à la main le drapeau étoilé. Face à cette détermination, les autorités ont choisi la violence et la répression. Cinq manifestants ont été tués la semaine dernière à Kiev, dont certains par tir à balles réelles. Pas moins de 500 personnes ont été blessées très gravement. Le Président semble s’être résolu à faire des concessions à l’opposition et, ce matin même, le Premier ministre a annoncé sa démission. Une session extraordinaire de la Rada, le Parlement ukrainien, se tient d’ailleurs en ce moment même à Kiev, et les lois du 16 janvier portant atteinte à la liberté d’expression et de manifester viennent d’être abrogées. Il faut dire que le rapport de forces s’est inversé : de Kiev, la révolte s’est peu à peu répandue à l’ouest, puis à l’est du pays, où la peur des provocations des groupuscules d’extrême droite domine.

Ainsi, à l’heure où nombre de citoyens doutent de l’Europe et de son avenir, d’autres désirent y entrer, nous rappelant que les promesses de l’Europe ne sont pas seulement économiques mais qu’elles se situent d’abord et avant tout sur le plan politique, démocratique, et sur le plan des libertés.

Vladimir Poutine s’entretient en ce moment avec le représentant de la Commission à Bruxelles pour tenter d’établir une éventuelle position commune. Monsieur le ministre, quelle position allez-vous adopter à l’occasion de ces négociations ?

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