Intervention de Martine Pinville

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 15h00
Débat sur le rapport relatif à l'évaluation des politiques publiques en faveur de la mobilité sociale des jeunes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Pinville :

Madame la ministre, je voudrais revenir sur deux points.

Premièrement, le décrochage scolaire. Je vous l’avoue tout de suite : je n’aime pas du tout cette expression qui a plutôt une connotation négative. Un chercheur québécois, Michel Perron, qui a mené des travaux avec la France, parlait de « persévérance scolaire ». On pourrait envisager les choses un peu autrement : parler de décrochage, c’est présenter les choses sous un jour négatif. Après tout, les jeunes ont le droit, et la possibilité, d’avoir des parcours différents : à l’éducation nationale de travailler pour voir comment s’adapter à l’environnement de l’enfant.

Pour m’être intéressée plus globalement au problème de la santé à l’école, qui n’est pas qu’une affaire de soins, mais également une question de santé sociale, je sais qu’il faut travailler sur tout l’environnement d’un enfant. L’école est certes le temps de la transmission des savoirs ; mais si un enfant n’est pas en capacité de les recevoir, y compris à cause de son environnement, les conditions de la transmission ne sont pas remplies. C’est tout l’environnement de l’enfant qu’il faut adapter. Ce n’est pas simple ; mais commençons par mener de premières actions, à l’image de celles que vous avez pu évoquer.

Deuxième point : l’accès à l’emploi. Cela pose notamment les questions de l’orientation et de la formation. Lorsqu’on travaille avec un enfant ou avec un jeune pour déterminer son orientation, il n’est pas toujours facile de se repérer : il y a les CIO, CIJ, les missions locales, toute une série d’intervenants, et tout cela me donne l’impression d’un milieu fermé, qui manque un peu d’ouverture et particulièrement de lien avec le monde économique. S’il s’agissait de santé et d’hôpital, on parlerait d’une attitude« hospitalo-centrée » ; dans le cas présent, disons qu’elle est un peu « éducation nationale-centrée »…

On a parlé d’évaluer, par exemple, les missions locales, mais les services de l’État eux aussi ont un rôle à jouer, et particulièrement les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. Il faudrait regarder tout cela, mieux l’organiser, mieux le coordonner.

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