Intervention de George Pau-Langevin

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 15h00
Débat sur le rapport relatif à l'évaluation des politiques publiques en faveur de la mobilité sociale des jeunes

George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative :

Je suis tout à fait d’accord avec vous : moi non plus, je n’aime pas beaucoup le mot « décrochage » – et pas davantage « raccrochage »… L’expression « persévérance scolaire » me paraît préférable, car plus positive pour le jeune. Elle renvoie en outre l’éducation nationale à sa responsabilité : c’est à celle qu’il revient d’encourager cette persévérance de l’élève. Elle ne doit pas renvoyer le problème à quelqu’un d’autre.

C’est la raison pour laquelle, je l’ai dit, il faut essayer de prendre l’enfant dans sa globalité. Voilà encore une expression qui a l’air toute faite, mais elle exprime l’idée qu’à côté de ce qui relève des apprentissages, de ce que le maître a pu mal expliquer et qu’il faut réexpliquer, dans le cadre du soutien, des problèmes familiaux aussi peuvent expliquer qu’un enfant se décourage à l’école. C’est la raison pour laquelle j’insiste toujours beaucoup sur le lien avec la famille : il faut pouvoir faire entrer les familles dans l’école, y compris les plus modestes. Or très souvent, elles n’osent pas, de crainte de ne pas maîtriser les codes, ou parce que l’école est un mauvais souvenir pour elles. Avec ATD Quart Monde, nous travaillons beaucoup pour permettre aux familles les plus modestes d’entrer dans l’école, parfois de manière assez informelle, pour prendre un café – je crois avoir vu une initiative de ce genre à Chanteloup-les-Vignes, monsieur Arnaud Richard : les familles pouvaient venir bavarder un peu dans l’école, autour d’un café.

Songeons aussi à tout ce qui se fait dans les politiques de réussite éducative. Un enfant, après tout, peut aussi avoir de mauvais résultats parce qu’il n’est pas appareillé, parce qu’il a des problèmes de santé, parce qu’il souffre de dyslexie ou d’un autre handicap du même ordre. Il faut considérer tous ces phénomènes alentour, qui peuvent expliquer les difficultés de comportement du jeune. Elles peuvent aussi résulter d’addictions naissantes. C’est tout un environnement qu’il faut regarder de près.

Autour des enseignants, il faut donc toute une série d’acteurs qui peuvent aller dans le même sens, et dont le rôle est essentiel.

En ce qui concerne la formation et l’accès à l’emploi, vous avez raison de dire que le lien avec le monde économique est important. Il est vrai que ce n’est pas dans la culture des enseignants. Naguère, on voulait que tout s’arrête à la porte de l’école. Aujourd’hui, avec Vincent Peillon, nous avons mis en place un Conseil national d’évaluation du système éducatif auquel est associé le monde économique, afin de pouvoir travailler en liaison avec celui-ci sur l’accès des jeunes à l’emploi.

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