Je remercie nos rapporteurs de ce travail très fourni, qui incontestablement sera d’une grande utilité pour les acteurs locaux qui se préoccupent de la mobilité sociale des jeunes. Malgré les moyens considérables consacrés à cette politiques – 80 milliards d’euros, 8,2 millions de jeunes concernés –, l’échec scolaire sévit toujours, y compris au niveau des études supérieures.
Madame la ministre, je vous poserai trois questions.
La première porte sur la multiplicité et la complexité des dispositifs, rappelées par notre le rapporteur : on recense quarante-deux mécanismes différents ! J’ai même l’impression qu’on vient d’en ajouter un quarante-troisième : la fameuse « Garantie jeunes ». A-t-on vraiment l’intention de mesurer l’efficacité de tous ces dispositifs ? Peut-on envisager la fongibilité de certaines aides mises à la disposition des territoires ? Vous préconisez de créer une aide à l’insertion professionnelle contractualisée, qui constituerait un dispositif à part entière. Cette préconisation sera-t-elle retenue par le Gouvernement ? En la matière, je crois qu’il faut faire simple.
Ma deuxième question a trait à l’orientation. Je me la pose souvent : l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat n’est-il pas contradictoire avec notre volonté de revaloriser la voie professionnelle ? J’observe que depuis quelques mois, l’apprentissage reçoit des coups : il n’est plus valorisé comme il devrait. Le Gouvernement a beaucoup communiqué à propos des emplois d’avenir ; j’ai l’impression que cela s’est un peu fait au détriment de l’apprentissage. Vous avez rappelé, monsieur le rapporteur, le nombre de places vacantes dans les lycées professionnels : c’est un vrai problème. Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour inciter les jeunes à s’inscrire – par une orientation choisie et non plus subie, comme vous le disiez, madame la ministre – dans ces formations ?
Ma troisième question porte sur la gouvernance. Pas moins de onze ministères, vous l’avez dit, s’occupent de ces questions. À mon avis, c’est aussi pour cela que l’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous. J’ai entendu parler de la nomination d’un délégué interministériel à la jeunesse. Permettra-t-elle d’optimiser les dispositifs, les moyens, et de rendre plus efficaces les politiques menées en faveur de la jeunesse ?