Intervention de Jean-Michel Villaumé

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 15h00
Débat sur le rapport relatif à l'évaluation des politiques publiques en faveur de la mobilité sociale des jeunes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Villaumé :

Monsieur le président, madame la ministre, je voudrais féliciter mes collègues pour la qualité et la richesse de leur rapport. Je voudrais poser une première question assez précise et concrète, et une deuxième un peu plus idéologique.

Ma question concrète porte sur les filières courtes, que vous évoquez à plusieurs reprises dans votre rapport. Sur mon territoire, de nombreux témoignages m’ont rapporté le cas d’étudiants qui, une fois leur BTS validé, ont décidé d’entrer en troisième année de licence à l’université. L’avantage, pour eux, consiste à allier l’enseignement pratique reçu en BTS à l’enseignement plus théorique dispensé à l’université.

En outre, cela leur permet également de valider un BTS et une licence. Or, comme vous le soulignez dans votre rapport, le fait d’être diplômé, ainsi que le niveau de diplôme, ont un fort impact sur les conditions d’accès à l’emploi.

En l’occurrence, il s’agit pour ces étudiants, au terme de leur cursus court, de valider un niveau bac + 3. De plus, les témoignages que j’ai reçus soulignent invariablement le parcours remarquable de ces étudiants, puisque la très grande majorité d’entre eux obtiennent des mentions.

Ma question est la suivante : que pensez-vous de l’idée d’inclure, dans les cursus courts, un dispositif incitant à s’engager notamment dans une licence ? Cela me semble être une réponse simple et concrète à une demande des étudiants.

Enfin, je souhaiterais poser aux deux rapporteurs une question plus idéologique, que je n’ai pas le temps de détailler. Vous citez Pierre Bourdieu dans l’introduction de votre rapport et abordez le thème de la mobilité sociale. Mais, au risque d’être hors sujet, je constate que vous n’évoquez jamais la question de la mixité sociale. Or, il s’agit, pour moi, d’un paramètre majeur. Pourquoi n’a-t-elle donc pas plus particulièrement retenu votre attention ?

Je ne vais pas développer les mesures qui pourraient être prises, ni vous citer Bourdieu, dans Les Héritiers : les étudiants et la culture, qui écrit que « l’école dévalorise la culture qu’elle transmet au profit de la culture héritée », ni même soulever les questions liées à la carte scolaire et à la mixité. Il s’agissait d’une interrogation personnelle sur la mixité sociale, qui n’est pas très présente dans votre rapport.

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