Il s’agit précisément d’un des champs que nous n’avons pas pu explorer, même avec un an de travail et un rapport de 500 pages. Je vous invite d’ailleurs à lire attentivement les annexes et en particulier l’étude de terrain de KPMG sur les questions d’orientation, et notamment sur les missions locales, étude réalisée à partir de villes représentatives sur le plan démographique.
Il est vrai que, dans le temps imparti, nous ne pouvions pas traiter un certain nombre de questions : par exemple, les discriminations, qui sont, bien évidemment un frein majeur à la mobilité sociale ; l’ouverture des droits sociaux aux jeunes dès dix-huit ans, un peu sur le modèle d’autres pays comme le Danemark, que nous avons eu l’occasion de visiter ; l’accès à la santé ; ou encore les effets de la carte scolaire sur la mixité sociale dans certains collèges.Vous savez que la sectorisation des collèges est une compétence qui a été attribuée aux conseils généraux. Il s’agit d’un sujet de réflexion qui concerne peut-être davantage l’éducation nationale et les suites de la réforme de l’éducation prioritaire qui vient d’être présentée par les ministres Vincent Peillon et George Pau-Langevin.
Le sujet de la mixité sociale implique aussi une réflexion sur la manière de revaloriser certains établissements, qui ont vu leurs effectifs fondre, ou sont malheureusement devenus des établissements ghettos, où il n’existe plus de mixité sociale. Cela doit être traité par les mesures prises dans le cadre de la réforme de l’éducation prioritaire, mais je pense que la carte scolaire joue également un rôle majeur.
Enfin, la question des filières courtes est très importante. Autant, comme je l’ai dit tout à l’heure, il faut revaloriser l’enseignement professionnel et l’enseignement technologique dès le collège, notamment en faisant mieux découvrir tous les métiers, manuels ou non, autant il faut un accompagnement particulier des lycéens et des bacs professionnels pour les préparer aux filières courtes – et nous le proposons.
Ensuite, comme l’a dit la ministre, quand ces bacheliers professionnels ou technologiques terminent le BTS ou l’IUT, ils poursuivent généralement des études après bac + 2. Je ne suis pas sûr que rajouter une année à ce cursus ait un sens. En tout cas, ce sont des filières courtes qui réussissent formidablement bien, comme en attestent les taux d’insertion professionnelle dans ces filières publiés il y a quelques semaines, et qui dépassent 90 %. Ce sont donc des filières qui débouchent sur des emplois durables.