Deux ou trois réflexions qui tiendront également lieu de questions. Vous avez beaucoup évoqué dans votre rapport, à juste titre, le pouvoir d’achat des étudiants, le supplément jeune, et le problème du logement. Il ne faut pas non plus perdre de vue le problème du coût des études, en particulier celui des écoles de commerce ou de certaines écoles privées, qui, effectivement, sont un débouché pour des élèves qui passent par la prépa, mais qui se retrouvent ensuite confrontés à des problèmes d’endettement, car ils contractent des emprunts. Aujourd’hui, on considère qu’à peu près 10 % des étudiants se retrouvent débiteurs et doivent rembourser un emprunt alors même qu’ils n’ont pas encore trouvé un travail. Il ne s’agit pas toujours, d’ailleurs, d’écoles de très haut niveau, mais elles font en quelque sorte payer leur diplôme. Je suis un peu caricatural, mais cela ressemble un peu à cela.
En contrepoint, je voudrais faire l’apologie de ce qui se fait à Sciences-Po Paris, puisque je suis moi-même maire d’une ville dont le lycée bénéficie d’une convention avec Sciences-Po. Il faut effectivement des politiques de « discrimination positive » pour permettre à des jeunes de ces quartiers défavorisés d’accéder aux études supérieures, par des voies qui ne sont pas habituelles mais qui néanmoins valent sélection, et en font des diplômés comme les autres.
Ma deuxième réflexion concerne un domaine tout à fait différent : celui des emplois aidés. Vous faites état, au début de votre rapport, des multiples mesures prises depuis les années 1975-1980. Je voudrais en faire la promotion, car – et je peux en attester en tant qu’élu local depuis presque vingt-cinq ans – ces jeunes qui bénéficient de contrats aidés passent ensuite des concours. Ils s’intègrent ensuite dans la fonction publique territoriale et certains ont terminé leur parcours dans la catégorie A, alors qu’ils n’avaient, au départ, quasiment aucun diplôme. C’est dire combien ce dispositif me paraît intéressant.
Mon dernier point concerne l’enseignement professionnel. Moi qui suis frontalier du Luxembourg et de l’Allemagne, je constate que ces pays sont beaucoup plus pragmatiques et qu’ils nous piquent souvent des élèves dans nos propres lycées, alors même que ceux-ci ne sont pas encore diplômés, parce qu’ils les utilisent de façon très concrète dans leurs usines.