Intervention de Yves Censi

Séance en hémicycle du 16 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Censi :

Vous vouliez que la Cour des comptes vous fournisse un alibi ? Elle vous a mis au pied du mur. Pour la première fois, vous allez devoir choisir entre vos dogmes historiques et l'avenir des Français.

Soit vous vous accrochez à la dépense publique, à l'impôt et à la taxation du travail, déjà si élevés qu'ils menacent notre compétitivité, tout en pratiquant la relance par la consommation et en pénalisant l'épargne et le capital : alors, vous mènerez notre pays à la ruine. Soit vous vous engagez dans la voie d'une baisse importante de la dépense publique, tant des administrations centrales que des collectivités territoriales, comme la Cour des comptes le préconise : c'est à ce prix que vous relancerez la croissance et l'emploi, dont les premiers bénéficiaires seront nos concitoyens et les agents publics de l'État.

Il ne s'agit pas de moins d'État, mais surtout de « mieux d'État ». Je me réfère à la formule de Didier Migaud, alors rapporteur général du budget : « Dépenser moins pour dépenser mieux ». Ce slogan, lancé à l'époque à grand renfort de communication, vous l'avez manifestement oublié.

Avec un niveau de 56 %, notre ratio dépenses publiquesPIB est déjà l'un des plus élevés du monde, et ce pour des performances économiques et sociales relatives, notamment en termes de croissance et d'emploi.

Votre politique, c'est du pilotage à vue sans aucune destination. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.) Vous n'hésitez pas à défendre aujourd'hui ce que vous pourfendiez hier. Vous changez d'avis au gré des circonstances et des factures de replâtrage que vous présentez aux Français. Vous temporisez, vous reportez à plus tard des décisions que, de toute manière, vous serez obligés de prendre. Oui, monsieur le ministre, vous serez obligé de trahir vos promesses et celles du Président de la République !

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